On espérait beaucoup des Ferrari, McLaren, Porsche, Lamborghini, tous des noms qui résonnent à l'oreille des amateurs. Elles n'ont pas déçu.

Reconnu comme le haut lieu de l'extravagance, le 83e salon de Genève a été à la hauteur de sa propre renommée. La voiture de madame et monsieur Tout-le-monde s'est retrouvée sur la banquette arrière...

Porsche a ouvert le bal avec la 911 GT3. Cette ennième déclinaison de la 911, la plus rapide de toutes, entreprendra une carrière dans les salles d'exposition à compter du mois d'août prochain. Destinée à un usage routier, mais apte à prendre d'assaut les circuits sans grandes modifications, cette GT3 inaugure un dispositif à quatre roues directionnelles  pour améliorer à la fois stabilité et manoeuvres.

D'une cylindrée de 3,8 litres, le moteur exploite des bielles en titane, des pistons forgés, une admission modifiée, avec un collecteur aussi gros que celui d'une piscine municipale.

Pure propulsion, la GT3 transmet la puissance de ses six cylindres à plat de 475 chevaux par l'entremise d'une boîte à double embrayage (PDK) de 7 rapports. Ces derniers ont été étagés plus près l'un de l'autre pour favoriser les performances. À ce sujet, le constructeur allemand avance une vitesse de pointe de 315 km/h et la possibilité d'atteindre les 100 km/h en 3,5 secondes.

Pour le prix de 20 Porsche 911 GT3, Lamborghini propose la Veneno, un modèle dont le tirage sera limité à trois exemplaires. Tous vendus. Destinée à marquer le 50e anniversaire de la marque italienne, la Veneno est impressionnante. D'abord, sa ligne - d'un goût douteux - a été dessinée en fonction de plaquer la voiture au sol et contribuer au refroidissement de ses composantes mécaniques. À ce sujet, cette Lambo fait appel au V12 6,5 litres maison dont la puissance a été optimisée à 750 chevaux. Conjuguée au poids plume de son châssis (1425 kg), la Veneno met 2,8 secondes pour atteindre les 100 km/h et revendique une vitesse de pointe de 355 km/h.

L'innovation se trouve ailleurs

L'approche «à coups de chevaux-vapeur» de Porsche et Lamborghini contraste avec celle - résolument plus moderne - de Ferrari et McLaren. Ces deux marques, rivales sur les circuits de Formule 1 depuis un demi-siècle, tirent naturellement profit des enseignements de la course, mais font aussi preuve d'une plus grande maîtrise des enjeux environnementaux. D'ailleurs, LaFerrari (c'est le nom donné à sa supervoiture) et la P1, sublimes vitrines mobiles de leur savoir-faire, cherchent à réduire leur empreinte écologique sans affaiblir les sensations de pilotage qu'elles procurent.

LaFerrari d'abord avec sa double motorisation (essence et électrique) baptisée HY-KERS, en référence au système de récupération d'énergie présent en Formule 1. La partie essence est assurée par un V12 de 800 chevaux capable d'atteindre un régime de rotation maximal de 9250 tours/minute. Elle est associée à un autre bloc, électrique cette fois, fort de 163 chevaux. On additionne le tout et cela donne théoriquement 963 chevaux. Théoriquement puisque la puissance électrique n'est disponible que pour un court laps de temps (environ 10 secondes). Qu'à cela ne tienne, la Ferrari boucle le circuit de Fiorano - piste d'essai privé de la firme - en 80 secondes, soit trois de moins que la F12 Berlinetta... Le constructeur de Maranello tait la vitesse de pointe de sa dernière création - produite à seulement 499 exemplaires - mais assure qu'elle est supérieure à 350 km/h.

Quant à la P1 (pour Position One) de McLaren, aussi chère que LaFerrari et plus exclusive encore (seulement 375 unités seront produites), elle fait également appel à la technologie hybride. Son V8 3,8 litres suralimenté par turbocompresseurs s'adjoint lui aussi les services d'un moteur électrique. En combinant leur puissance, on obtient ici 916 chevaux, mais une force de couple équivalente à celle de LaFerrari.