La marque américaine Cadillac a annoncé une offensive contre ses rivales allemandes qui règnent aux États-Unis sur le segment des voitures de luxe, en vedette lors du deuxième jour du salon automobile de Detroit, mardi.

Le patron de la division haut de gamme de General Motors, Johan de Nysschen, a promis de faire «voler en éclats le statu quo» avec un développement ambitieux des modèles à moyen terme.

«Nous allons nous en prendre aux leaders du marché en les défiant directement», a affirmé M. de Nysschen en présentant aux journalistes une version surpuissante «V» de sa berline CTS, rivale des BMW série 5 et Mercedes Classe E.

Dans la tradition américaine, la CTS-V s'équipe d'un imposant moteur V8 développant 640 chevaux et revendique une vitesse de pointe de 320 km/h.

Autrefois référence des voitures de luxe aux États-Unis avec son rival Lincoln (groupe Ford), Cadillac a vu son blason pâlir à la suite des chocs pétroliers des années 1970, les Allemands puis les Japonais grignotant ses parts de marché en profitant de ses produits dépassés.

Depuis le milieu des années 2000, les Cadillac ont tenté de rafraîchir leur image en adoptant un style anguleux et développant des châssis plus rigoureux.

Mais la marque, qui porte le nom du fondateur français de Detroit, est surclassée en terme de ventes: elle n'a écoulé que 171 000 voitures aux États-Unis en 2014, loin derrière Mercedes (356 000), BMW (340 000) et Audi (groupe Volkswagen, 182 000). Lexus, qui dépend du Japonais Toyota, a vendu pour sa part 311 000 unités.

M. de Nysschen a promis mardi de traiter d'ici à 2020 l'une des carences de Cadillac: une gamme incomplète, sans des modèles de taille intermédiaire, en berline et multisegment.

Hydrogène chez Honda

«D'ici à 2020, nous allons introduire huit nouveaux véhicules, dont cinq emmèneront Cadillac dans des segments du marché où nous ne sommes pas présents», a-t-il assuré.

Mais ses concurrents allemands et japonais ne s'endorment pas sur leurs lauriers: Mercedes a présenté lundi à Detroit un 4x4 profilé comme un coupé, le GLE, répondant au X6 de BMW. Avant Cadillac mardi matin, Lexus a montré une rivale de la CTS-V, la GS-F équipée d'un V8 de 468 chevaux.

Le petit poucet du segment, Lincoln (94 000 unités seulement en 2014), pour sa part, a misé sur une nouvelle version de son gros 4x4 MKX montrée mardi. Infiniti, marque de luxe de Nissan, a dévoilé un concept de coupé aux lignes sculptées et fluides, le Q60, bientôt mis en production.

La mise en vedette des voitures de luxe trahit l'optimisme régnant lors de l'édition 2015 du salon de Detroit, qui a définitivement tourné la page de la crise de 2008.

Le marché américain a bouclé 2014 sur une hausse de 5,8%. Ses acteurs entament 2015 avec un excellent moral et envisagent un volume de 17 millions d'unités en 2015, soit le meilleur résultat depuis 2001.

Les préoccupations environnementales, si elles peuvent passer au second plan en période de pétrole bon marché, restent d'actualité en raison des limites de consommation édictées par les autorités fédérales à l'horizon 2025.

Lundi, GM avait présenté un véhicule sous-compact 100% électrique, la «Bolt» prévue pour 2017 et censée pouvoir parcourir 320 km entre deux recharges.

De son côté, Honda a mis l'accent mardi sur la nouvelle version de sa voiture à hydrogène, la FCV, quelques mois après que son rival japonais Toyota eut annoncé la mise en vente dès cette année de la «Mirai» de même technologie, sans autres émissions à l'échappement que de la vapeur d'eau.

Dotée de lignes dignes d'un vaisseau spatial, la FCV, a précisé Honda, sera disponible début 2016 au Japon, avant les États-Unis et l'Europe.