Sur une chaîne de montage, ouvriers et robots sont toujours séparés par une barrière matérielle qui empêche les accidents. Par une barrière psychologique, aussi, car les travailleurs ne veulent pas être remplacés par des machines.

Sur la chaîne où sont assemblés les A4, A5 et Q5 à Ingolstadt, en Allemagne, Audi a su éliminer ces deux barrières avec un nouveau robot qui travaille en interaction directe avec les travailleurs humains. Il n'y a pas de barrière de protection.

Les syndiqués et l'entreprise y trouvent leur compte, car ce robot réduit les blessures et augmente la productivité. Auparavant, les travailleurs devaient se pencher pour prendre les pièces du réservoir d'expansion du système de refroidissement, puis se tourner pour les poser. La flexion et la torsion du tronc étaient une tâche répétitive qui causait des maux de dos. Maintenant, un robot équipé d'une caméra et d'une ventouse saisit les pièces et les remet aux travailleurs, qui se concentrent sur la tâche délicate de l'installation et des raccords. Le robot, lui, n'a jamais mal au dos.

Audi dit que l'interaction homme-machine, où le robot s'ajuste à la cadence dictée par l'humain, va s'intensifier dans l'usine de demain : « Ça nous permet d'automatiser les gestes répétitifs et d'optimiser les situations ergonomiquement défavorables », dit Hubert Waltl, le patron de la production chez Audi. « Nous approuvons l'automatisation si elle ne menace pas les emplois et si les gens ne perdent pas leur indépendance face aux machines », a ajouté le syndicaliste Peter Mosch dans le même communiqué conjoint.