Quand les scientifiques se rendent au pôle Sud faire des prélèvements, ils ne peuvent utiliser le matériel roulant conventionnel pour les derniers kilomètres.

Les échantillons doivent être immaculés et même quelques molécules provenant du moteur à combustion suffiraient à contaminer la matière prélevée. À l'heure actuelle, les scientifiques font généralement les derniers 8 à 10 km en skis de fond, avec le matériel sur le dos. À -40, c'est du sport. 

Le concepteur de véhicules électriques Venturi a conçu le véhicule Antarctica selon le cahier des charges fixé par l'Institut polaire français. Le prototype a été testé dans les Alpes françaises pour évaluer ses capacités dans les pentes très à pic et divers types de neige. Mais il faut encore le rendre opérationnel à -40 et il y a encore beaucoup de travail pour préserver la charge de la batterie de 23 kWh et protéger le moteur de 60 kW et les composantes électroniques des grands froids, a indiqué à La Presse Thierry Apparu, de Venturi: «Le cahier de charges prévoit une autonomie de 20 km à 25 km/h». 

Le Venturi Antarctica est lourd (1435 kg), mais les larges chenilles réduisent la pression au sol à seulement 0,05 kg/cm2. Sa vitesse est électroniquement bridée à 25 km/h. La version finale destinée au pôle Sud aura évidemment une cabine.