Lorsqu'on pense «hackers» et «auto connectée», on imagine la prise de contrôle à distance de son auto par un pirate informatique capable de vous faire accélérer à 150 km/h avant de vous envoyer exploser dans une boule de feu au fond d'un précipice.

Mais ce n'est de ces détournements spectaculaires dont vous devriez vous méfier, prévient un expert en sécurité informatique automobile. Ce qui risque plutôt d'arriver, c'est des intrusions extrêmement discrètes dans le but de vous espionner, explique un article récemment paru dans le bulletin d'information de la Society of Automotive Engineers (SAE).

Ces atteintes à la vie privée visant à obtenir des informations sensibles se feront via le microphone intégré du système d'infodivertissement.

«Les gens disent vraiment toutes sortes de choses dans leurs voitures», a dit Doug Britton, chef de la direction technologique chez RenSafe Security, lors d'une conférence donnée récemment à un colloque de la SAE. 

Écouter des conversations privées se déroulant dans l'auto pourrait donner aux pirates informatiques des informations permettant de faire chanter les gens, ou de commettre des délits d'initiés en Bourse, ou d'acquérir des informations commerciales ou technologiques pouvant être vendues à la concurrence. Selon Britton, la majorité des hackers veulent des intrusions payantes à long-terme, pas des actions spectaculaires. «Alors si je suis un hacker, est-ce que je vais envoyer des autos s'écraser sur un viaduc ? Non, je vais plutôt m'infiltrer dans votre vie comme un ver dans une pomme et je vais rester planqué là», a dit Britton, cité par le bulletin de la SAE.

Selon lui, le but des pirates informatiques est de pouvoir faire des intrusions répétées sans être détectés.

La présentation de M. Britton a eu lieu à la conférence World Congress Experience, à Detroit le 10 avril dernier et s'intitulait : L'auto cyber-connectée : une cuiller à thé ou une cuiller à soupe de paranoïa ?

Pour lire l'article du bulletin de la SAE, cliquez ici.