Le mode de vie des Québécois est chamboulé en profondeur depuis l’éclosion de la pandémie de COVID-19. Certains doivent composer avec la nouvelle réalité du télétravail, d’autres doivent se résigner à faire appel à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) pour joindre les deux bouts. Ajoutez à cela la fermeture de la plupart des concessionnaires et garages, ce qui rend quasi impossible l’entretien de votre véhicule. Cet état des choses peut vous forcer à ne plus utiliser votre voiture pendant un certain temps. Pourquoi ne pas alors opter pour le remisage temporaire ?

Le remisage d’un véhicule implique en gros que vous signifiez autant à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) qu’à votre assureur que vous renoncez à votre droit de circuler sur le réseau routier avec votre véhicule. Si le remisage est fait après le paiement de vos droits d’immatriculation, la SAAQ vous enverra un remboursement sous forme de chèque. Cette procédure ne demande que quelques minutes, pourvu que vous ayez votre certificat d’immatriculation en main.

Lorsqu’interpellée sur le sujet, la SAAQ n’a pu dire à La Presse si les demandes de remisage avaient augmenté durant les dernières semaines.

Les assureurs misent sur la protection

Du côté de votre assureur, un pourcentage de votre prime sera diminué, mais pas son entièreté. Dès que vous formulez votre intention de remiser votre véhicule, il ajoutera l’avenant F.A.Q. no 16 à votre contrat afin de suspendre certaines garanties. Cela permet de conserver des protections essentielles contre le vol, le vandalisme, mais surtout une assurance responsabilité civile obligatoire d’au moins 50 000 $.

Aux yeux des assureurs, le remisage n’est toutefois pas nécessairement la meilleure option. « Il y a actuellement une démarche collective des assureurs », précise Pauline Triplet, du Bureau d’assurance du Canada (BAC). Les sociétés membres du BAC se sont engagées la semaine dernière notamment à diminuer les primes de leurs clients et à accepter le report de paiements de primes d’assurance. Cela s’appliquera pour le moment durant les 90 jours suivant le 8 avril. Selon le BAC, l’effort équivaut à 600 millions de dollars.

Mme Triplet précise que le BAC est « peu interpellé » pour le moment sur le sujet du remisage automobile, tout en indiquant que le processus plutôt lent exige des démarches autant avec la SAAQ qu’avec son assureur. « On incite les gens à communiquer avec leurs assureurs avant d’effectuer le remisage de leur véhicule. L’idée, c’est qu’ils continuent à être protégés. »

Mme Triplet soutient également que le remisage implique le fait qu’on ne puisse pas du tout utiliser son véhicule, un irritant important dans le contexte actuel de pandémie.

Des précautions à prendre

Si le remisage est une solution que vous envisagez, l’opération ne peut actuellement se faire qu’en ligne. Il y a aussi certaines précautions à prendre. D’entrée de jeu, sachez que vous ne pouvez stationner un véhicule remisé sur la voie publique. Vous devrez donc trouver un espace de stationnement, ce qui peut nécessiter un déboursé supplémentaire d’argent. De plus, si le remisage dépasse une période de 12 mois, vous devrez faire inspecter votre voiture avant de pouvoir circuler de nouveau sur le réseau routier québécois.

Par ailleurs, si votre voiture reste immobile et exposée aux intempéries pendant une longue période, elle risque de vous le faire savoir rapidement lorsque vous tenterez de la redémarrer.

Comme le précise CAA-Québec, la batterie peut perdre progressivement de sa tension, rendant impossible le démarrage après un certain temps. Il existe cependant des chargeurs intelligents peu coûteux qui peuvent maintenir sa tension. Le roulement des roues et le système de freinage peuvent également en souffrir. La rouille s’attaque aux disques, les rendant quasi inutilisables après une certaine période.

Toujours selon CAA-Québec, il est également important de garder le réservoir d’essence plein au moins aux trois quarts pour éviter la formation de condensation. Un stabilisateur d’essence peut aussi être utilisé pour une plus longue durée. L’ajustement de la pression des pneus est aussi important afin d’empêcher une usure prématurée.

En somme, vaut mieux sortir la bonne vieille calculette et soustraire des coûts les remboursements possibles selon les deux scénarios, car chaque cas est très spécifique.

Pour plus d'informations consultez le site internet Infoassurance.ca ou appelez au 1-877-288-4321

Les motocyclistes subissent les contrecoups

La crise mondiale de la COVID-19 n’épargne évidemment pas les motocyclistes. Alors qu’ils ont le droit de circuler sur le réseau routier depuis le 16 mars dernier, certains d’entre eux ne peuvent pas avoir accès à leur moto, souvent remisée chez les concessionnaires qui sont actuellement fermés. De plus, le renouvellement de l’immatriculation des motocyclettes doit se faire au courant du mois d’avril. 

Mario Vaillancourt, porte-parole de la SAAQ, précise que « plusieurs choix s’offrent aux clients ». Ainsi, certains peuvent choisir d’immatriculer leur véhicule le 30 avril et le remiser par la suite, d’autres peuvent remiser leur véhicule le 30 avril et le déremiser quand la situation reviendra à la normale. « Ce qu’il faut retenir, c’est que le remisage doit être fait avant le premier jour du mois, sinon, le client devra payer pour le mois au complet », précise M. Vaillancourt par courriel. 

Autres éléments qu’on ne peut passer sous silence : le gouvernement proscrit la circulation interrégionale et l’utilisation d’un véhicule routier à des fins de loisir, et exhorte la population à respecter la distanciation sociale. Un début de saison à oublier, il va sans dire.