Si vous avez vu une Mini E semblable à celle-ci au centre-ville de Montréal, mercredi après-midi, vous pourrez raconter à vos petits-enfants que vous avez vu de vos yeux vu une Mini électrique dans votre vie. Ça risque d'être la seule fois.

La Mini E est un modèle transitoire que BMW n'a pas l'intention de commercialiser. C'est une étape d'apprentissage que le constructeur allemand s'est donnée en vue du lancement, en 2013, d'une voiture urbaine électrique pour l'instant appelée Megacity Vehicle. Alors la Mini E, comme celle de mercredi, n'aura fait que passer.

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Et si vous êtes la personne qui s'est fait couper juste avant le tunnel Ville-Marie vers 13 h 45 par une Mini E avec des plaques du New Jersey, c'était moi. Désolé, c'était un moment de distraction et de maladresse: BMW ne devrait jamais prêter une petite voiture agile et punchée à un gars qui conduit des familiales depuis 12 ans. La transition est brusque.

Mercredi, BMW avait amené à Montréal une des 450 Mini E déployées aux États-Unis en 2009 pour des fins d'étude à long terme en conditions réelles (et à des fins promotionnelles). L'idée était de la faire essayer par une demi-douzaine de journalistes montréalais, chacun ayant 10 minutes pour faire un ou deux tours du bloc, au centre-ville.

Tous ont sûrement fait comme le journaliste de La Presse, qui s'est presque rendu au terminal portuaire Racine, en bas du boulevard Pie-IX, avant de ramener l'auto au Marriott, avec au moins 15 minutes de retard.





Électrique et prompte

Conduire la Mini E durant quelques minutes a permis de vérifier une impression assez généralisée depuis l'apparition des voitures électriques: le moteur électrique procure une conduite étonnamment sportive. En fait, cette Mini E était tout comme la Mini Cooper S déjà prêtée par un voisin, l'an dernier.

Comme il n'y a pas de boîte de vitesse, le couple est uniformément fort tout au long de l'accélération, sauf au départ, où la Mini E est plus mordante. En fait, la Mini E a 201 chevaux, 20 de plus que la Cooper S et 80 de plus que la Cooper ordinaire. Inversement, dès qu'on lève le pied, le moteur électrique resté engagé et fait une bonne partie du freinage. Ce faisant, d'ailleurs, il agit comme une dynamo et remet dans les batteries une fraction de l'électricité dépensée pour faire avancer la Mini E.

À l'intérieur, le son du moteur électrique n'a rien à voir avec le vroum-vroum d'une voiture conventionnelle, mais c'est très agréable. De l'extérieur, si vous avez vu la Mini E au centre-ville mercredi, vous ne l'avez pas entendue.

Si le moteur électrique est presque prêt pour la production, les batteries demeurent un problème. La Mini E que BMW Canada a amené de Richmond Hill, en Ontario, a fait le trajet sur un camion. Après 160 km, il faut recharger ses batteries lithium-ion. À moins d'une percée inattendue dans le domaine des batteries d'auto, le Megacity Vehicle que BMW va lancer en 2013 sera donc bien nommé, sans aucun intérêt pour ceux qui n'habitent pas la ville, où les distances sont relativement courtes et les trajets, prévisibles.

Photo fournie par Mini

Le couple est uniformément fort tout au long de l'accélération, sauf au départ, où la Mini E est plus mordante. En fait, la Mini E a 201 chevaux, 20 de plus que la Cooper S et 80 de plus que la Cooper ordinaire.

D'ailleurs, le président de BMW, Franz Jung, n'a pas caché que tout le secteur des petites autos va très mal ces jours-ci. «Il va falloir beaucoup de patience», a-t-il dit. Le prix de l'essence n'a pas suivi les pronostics qu'on entend depuis des années. Ça viendra, mais quand? Il faudra aussi de la patience aussi dans le secteur des hybrides, où BMW veut quand même présenter une offre dans tous ses modèles d'ici la fin de la décennie. Les modèles BMW lancés ou renouvelés à partir de 2014 viendront en motorisations hybrides et conventionnelles, a dit M. Jung. Même si la compagnie fait un acte de foi en tablant sur une amélioration des moteurs hybrides: «Le fait est que, jusqu'à présent, l'hybride n'a pas de si bons résultats que ça. Les consommateurs n'y voient pas un grand avantage au chapitre de l'efficacité énergétique. Et l'hybride est encore cher.

«Le secteur en croissance, en ce moment, ce n'est pas les petites voitures. C'est celui des petits VUS de luxe comme notre nouveau X3», a dit M. Jung. Il pense que le plus grand progrès à moyen terme dans l'efficacité énergétique viendra du diesel. Et il croit que le marché nord-américain, où le moteur à essence règne, est mûr pour une percée du diesel.

Illustration fournie par BMW

La Mini est une étape d'apprentissage que BMW s'est donnée en vue du lancement, en 2013, d'une voiture urbaine électrique pour l'instant appelée Megacity Vehicle.