Comme les véhicules électriques, les bornes de recharge se suivent et ne se ressemblent pas tout le temps. Voici un petit guide pour s'y retrouver, à la maison comme en déplacement.

BORNES DE DÉPLACEMENT OU DE DESTINATION ?

Outre les bornes résidentielles, le réseau de bornes publiques du Circuit électrique est le plus utilisé au Québec.

Géré par Hydro-Québec, il comptait à la fin août 1371 bornes de 240 V situées en bordure de rue ou dans des stationnements, surnommées « bornes de destination » par l'Association québécoise des véhicules électriques du Québec (AVEQ). Par opposition aux « bornes de déplacement » que sont ses 124 bornes à recharge rapide (400 V), explique Martin Archambault, porte-parole de l'AVEQ. « 

Celles-ci peuvent redonner des dizaines de kilomètres d'autonomie en 15 à 20 minutes, et conviennent mieux aux arrêts en bordure d'autoroute », dit-il.

VERS DES BORNES DE QUARTIER À MONTRÉAL

En ville, le défi des propriétaires de véhicules électriques est de faire un plein de quelques heures tout en se garant dans les rues de quartiers résidentiels. À Montréal, le Circuit électrique déploie de plus en plus de bornes en bordure de rues moins commerciales, pour répondre à cette demande. On peut en voir dans le quartier Rosemont, entre autres.

« Ça permet aux gens de se brancher à proximité de la maison, une fois tous les trois ou quatre jours », ce qui évite de payer trop cher, car le circuit facture l'utilisation à l'heure, poursuit M. Archambault.

SE BRANCHER AU DÉPANNEUR DU COIN ?

L'entreprise AddÉnergie fabrique les bornes pour le Circuit électrique et possède aussi son propre réseau appelé Flo. Les membres des deux réseaux peuvent utiliser leurs bornes, sans distinction.

On peut trouver des bornes Flo dans des stations-service de la chaîne Canadian Tire et du groupe pétrolier Harnois, de Lanaudière. Serge Harnois, son président, explique que ça fait partie d'un plus vaste projet de stations multicarburants, une formule mise de l'avant par Québec et Ottawa et qui pourrait proposer, à terme, du gaz naturel, du propane et même de l'hydrogène.

Le Groupe Crevier a également dévoilé une première station du genre, en partenariat avec Hydro-Québec, l'hiver dernier.

COMMENT PARTAGER SA BORNE RÉSIDENTIELLE

On trouve d'autres réseaux au Québec, dont celui des bornes EvDuty, de la société Elmec, à Shawinigan. Ces bornes s'activent par une application mobile exclusivement, mais le fabricant offre aussi une borne résidentielle de niveau 2 (240 V).

Le réseau ChargeNow de la société californienne ChargePoint est présent partout en Amérique du Nord, et ses bornes peuvent aussi être installées à la maison. Celles-ci ont une connexion WiFi qui permet à leur propriétaire d'en gérer l'opération à distance, et même d'en partager l'utilisation avec d'autres membres du réseau.

Un Airbnb de la recharge, en quelque sorte.

ChargePoint affirme que 30 % de ses clients partagent activement leur borne. On est aux antipodes des « superchargeurs » Tesla réservés aux propriétaires de véhicules de cette marque...

LA MAISON BRANCHÉE... SANS FIL

Hydro-Québec estime que plus de 80 % des recharges dans la province se font quotidiennement, au bureau ou à la maison. Ça change de la visite hebdomadaire à la station d'essence... Mais ça soulève aussi la question du bon choix d'une borne résidentielle.

Les bornes de 240 V sont la norme. L'AVEQ propose d'ailleurs sur son site web un guide d'achat pour trouver le bon modèle et assure qu'une fois installé, il durera longtemps. « Les raccordements résidentiels et les chargeurs des voitures actuellement en marché limitent le type de bornes qu'on peut installer chez soi », explique Martin Archambault, qui ne voit pas de nouvelle technologie venir chambouler ce marché à l'horizon.

Même pas les bornes sans fil à induction que certaines marques d'automobiles développent en ce moment ? « Ce sont surtout des gadgets peu efficaces qui paraissent bien dans un garage », conclut-il.

Photo Alain Dion, archives La Voix de l'Est