(Francfort) Le premier équipementier automobile mondial, l’allemand Bosch, a annoncé lundi un partenariat avec un groupe suédois pour développer la composante clé des piles à hydrogène après avoir renoncé à produire des cellules de batteries électriques classiques.

Le groupe allemand et Powercell Sweden AB, une ancienne filiale du constructeur Volvo, veulent mettre sur le marché « au plus tard en 2022 » leur pile à combustible, une technologie alternative aux batteries traditionnelles.

PHOTO BOSCH

Un ingénieur derrière une pile à combustible Bosch.

Les véhicules électriques à hydrogène pourraient s’imposer à long terme face aux véhicules à batterie pour certains usages, grâce à une autonomie supérieure et une vitesse de recharge comparable à celles des voitures à essence, avec les avantages des véhicules 100 % électriques : accélération, silence et surtout absence de rejets polluants à l’usage, juste de la vapeur d’eau.

Beaucoup de défis à relever

Mais de nombreux obstacles technologiques et financiers restent à surmonter : la fabrication de l’hydrogène est très énergivore et le réseau de stations-service proposant ce carburant reste très limité, avec une soixantaine de points de recharge en Allemagne.

PHOTO KIYOSHI OTA, BLOOMBERG

Bosch a du retard à rattraper : Toyota fait ses propres piles à combustible depuis des années. Ci-haut, un employé montre un boyau d'avitaillement dans une station d'hydrogène à Tokyo le 10 octobre 2013.

Dans le cadre de ce partenariat dont Bosch n’a pas divulgué les détails financiers, les deux entreprises développeront conjointement le cœur des piles à hydrogène (le « stack »), où a lieu la réaction chimique.

C’est à cet endroit que l’hydrogène se combine à l’oxygène de l’air pour produire de l’électricité qui alimente le moteur. Il s’agit d’un composant similaire à la cellule d’une batterie classique, dont la fabrication est dominée par des firmes asiatiques.

Conscient que le retard accumulé serait difficile à rattraper, Bosch avait renoncé l’année passée à produire ces cellules, tournant le dos à la technologie sur laquelle misent les principaux constructeurs auto allemands, notamment le géant Volkswagen.

L’automobile, branche reine de l’industrie allemande, s’engage à marche forcée dans l’électrification des motorisations, contrainte de réduire rapidement ses émissions de CO2 pour respecter des limites imposées par l’Union européenne sous peine de pénalités financières.

Les objectifs européens « ne sont atteignables qu’avec une électrification croissante des moteurs, et la cellule à combustible y joue un rôle décisif », explique Bosch dans un communiqué, qui voit « les meilleures opportunités » pour cette technologie chez les utilitaires et poids-lourds.

D’ici 2030, le groupe estime à 20 % la part de l’hydrogène dans le parc mondial de voitures électriques.