L’importateur montréalais E-Taxi a reçu la semaine dernière 25 exemplaires de la petite familiale électrique e6 du constructeur chinois BYD, un véhicule conçu sur mesure pour remplacer les taxis à essence. D’ici deux ans, E-Taxi espère importer 2000 de ces véhicules, afin d’aider l’industrie à réduire son empreinte environnementale.

La société E-Taxi a été fondée par Yung et Fabien Cuong. Le père et le fils ont bien l’intention d’électrifier le secteur du taxi montréalais, voire québécois, mais leur approche est bien différente de celle de Taxelco, qui gérait la défunte enseigne Téo Taxi, à Montréal.

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L’entreprise BYD assure que les chauffeurs peuvent générer des économies dès la première semaine sur la route.

« Nous ne sommes pas un opérateur. Nous importons, nous distribuons et nous aidons à financer les chauffeurs qui veulent échanger leur taxi pour un véhicule électrique qui réduira leurs émissions polluantes, et qui leur permettra d’économiser dès la première année d’entrée en service », résume Fabien Cuong.

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La familiale e6 a vu le jour en 2009. Il s’agit d’une voiture conçue exprès pour un usage commercial, animée par un groupe électrique comprenant une batterie au lithium-fer-phosphate de 80 kilowattheures.

La familiale e6 a vu le jour en 2009. Il s’agit d’une voiture conçue exprès pour un usage commercial, animée par un groupe électrique comprenant une batterie au lithium-fer-phosphate de 80 kilowattheures, plus durable et plus facile à charger qu’une pile au lithium-ion comme celle qui anime les Kia Soul ou Nissan Leaf vendues aux particuliers. BYD, la société chinoise qui fabrique les e6, dit qu’on peut récupérer 80 % de l’autonomie annoncée de 400 km de la voiture en seulement 15 minutes lorsqu’elle est branchée à une borne rapide. La batterie se charge en entier en 40 minutes à peine.

Une voiture sur mesure pour le taxi 

Les 25 premiers exemplaires de la e6 fraîchement débarqués à Montréal ont déjà tous trouvé preneur, mais pour les suivants, E-Taxi propose un modèle de financement qui tente de faciliter la tâche aux chauffeurs de taxi tentés par l’aventure.

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Les 25 premiers exemplaires de la e6 fraîchement débarqués à Montréal ont déjà tous trouvé preneur, mais pour les suivants, E-Taxi propose un modèle de financement.

Les véhicules sont offerts dans une formule de location-achat qui amortit le prix de vente de 63 000 $ en paiements hebdomadaires fixes de 250 $.

Les acheteurs bénéficient d’une aide de 16 000 $ du provincial, qui combine l’incitatif d’achat d’un véhicule électrique (8000 $) et une aide spéciale au taxi (8000 $). Une déduction fédérale additionnelle de 5000 $ sur l’amortissement de la valeur de la voiture est aussi possible.

E-Taxi inclut dans son offre l’habillage, le taximètre et un appareil mobile pour gérer les paiements des clients.

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Les tribulations géopolitiques opposant les États-Unis à la Chine ont pesé sur l'ambition de BYD de percer le marché nord-américain avec ses autobus et ses voitures.

Tout ça mis ensemble, l’entreprise assure que les chauffeurs peuvent générer des économies dès la première semaine sur la route. « Pour un chauffeur qui est sur la route 16 heures par jour, 6 jours par semaine, ça lui coûte en location ce que son ancien véhicule lui coûtait en essence seulement », illustre Fabien Cuong. L’importateur ajoute une garantie de 5 ans ou 500 000 km à son offre. « Ce véhicule-là est utilisé comme taxi dans plein d’autres villes dans le monde depuis 10 ans. Il a fait ses preuves », ajoute l’homme d’affaires montréalais.

Pour faire oublier le projet de loi 17 

Méconnue en Amérique du Nord, la société BYD est un géant chinois du transport électrifié. En fait, l’ancien spécialiste de batteries pour téléphones cellulaires est devenu, ces dernières années, le plus gros constructeur de véhicules électriques au monde. Les tribulations géopolitiques opposant les États-Unis à la Chine ont toutefois pesé sur son ambition de percer le marché nord-américain avec ses autobus et ses voitures.

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Méconnue en Amérique du Nord, la société BYD est un géant chinois du transport électrifié.

Dans ce contexte, sa présence sur le sol québécois pourrait avoir des airs de cheval de Troie nord-américain. Outre E-Taxi, qui a l’appui financier et logistique de BYD ainsi que du groupe Jim Pattison, de Vancouver, pour importer ses voitures, la Société de transport de Montréal et le Réseau de transport de Longueuil ont également commandé des véhicules de ce constructeur, dont le nom est une abréviation signifiant « Build Your Dream ».

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BYD, la société chinoise qui fabrique les e6, dit qu’on peut récupérer 80 % de l’autonomie annoncée de 400 km de la voiture en seulement 15 minutes lorsqu’elle est branchée à une borne rapide.

Dans ce contexte, Yung Cuong se réjouit de pouvoir enfin importer une voiture tout électrique qui, dit-il, suscite beaucoup d’intérêt dans la province. Celui-ci espère maintenant qu’elle convaincra le gouvernement du Québec à aider les chauffeurs de taxi à faire la transition vers des véhicules propres. « En raison du projet de loi 17, les banques ont à peu près toutes arrêté de prêter aux chauffeurs de taxi. Le gouvernement pourrait aider l’industrie en facilitant ce virage », suggère-t-il.

Ce serait faire d’une pierre deux coups, puisque ça permettrait à la fois de moderniser, puis de verdir, une industrie qui en a besoin.