Une impression de déjà entendu. Mazda s'engage, à son tour, à rouler plus propre. Les mauvaises langues ne manqueront pas de dire qu'il était temps. La marque automobile japonaise lance un nouveau label - SkyActiv - illustrant son engagement à offrir à ses clients des véhicules écologiques et économiques visant à réduire l'impact de ses créations sur l'environnement. Cela concerne tous les véhicules et le premier bénéficiaire en sera la future CX-5 que Mazda compte commercialiser l'an prochain. Les autres suivront.

À l'heure actuelle, nous assistons à un véritable marketing environnemental : les uns après les autres, les constructeurs lancent leur label «blue» ou «green». Rien à voir avec la technologie hybride ou la pile à combustible : tous ces modèles sont conventionnels, mais s'ornent d'une signature écologique. Des exemples? BMW Efficient Dynamics, Volkswagen BlueMotion, Subaru PZEV ou futures Ford ECOnetic. Mais que recouvrent ces labels « éco «? Beaucoup et peu à la fois, dans la mesure où aucune norme n'encadre ces labels « éco «. Chaque fabricant applique donc sa propre définition et avance des idées plus ou moins différentes. Cependant, tous visent le même objectif : une consommation plus modérée de carburant sans ruiner le client.

Le label peut sembler dénué de sens, mais il ne l'est pas. D'ailleurs, une centaine de demandes de brevet ont été déposées par le constructeur japonais. La philosophie adoptée par Mazda ressemble étrangement à celle de BMW. Comme celle-ci, la technologie SkyActiv englobe un contenu technologique costaud. Des moteurs remodelés jusqu'au dessin des pistons pour une meilleure combustion jumelé à un taux de compression plus élevé. Ajoutez à cela une régulation intelligente de l'alternateur, une direction électrique peu énergivore, un allégement des composantes, voire même un système d'arrêt automatique à l'arrêt. En d'autres mots, Mazda révise complètement ses méthodes de conception et de fabrication. Rien n'est tenu pour acquis.

Un diesel aussi

La grande nouvelle derrière cette philosophie SkyActiv est sans contredit l'arrivée d'une mécanique turbodiesel chez ce constructeur japonais. Celui-ci trouvera notamment une place sous le capot de la future intermédiaire de la marque, promise d'ici un an ou deux. D'une cylindrée de 2,2 litres, ce moteur délivre 173 chevaux et 310 livres-pied de couple. À titre de comparaison, le moteur turbodiesel - un 2 litres toutefois - produit 140 chevaux et 236 livres-pied de couple. Plus impressionnant encore, la zone rouge de ce moteur est plus élevée encore que tout moteur diesel vendu sur le marché avec 5 800 tours-minute, ce qui de l'aveu des ingénieurs permet de préserver l'image « vroom-vroom « du constructeur.

La grande force de ce moteur est qu'il répond déjà aux futures normes antipollution tant européennes qu'américaines, et ce, sans avoir recours au coûteux système de posttraitement à l'urée des émanations polluantes. Solution privilégiée jusqu'ici par certains constructeurs allemands.

Le plus étonnant dans tout cela est que, pour obtenir de telles performances, le taux de compression a été diminué alors que celui de la motorisation essence, un 2 litres, a été dramatiquement augmenté. Ce dernier atteint une valeur de 13 :1 en Amérique du Nord (14 :1 en Europe). Du jamais vu sur une automobile de série. Et pourtant, c'est la clé pour un meilleur rendement. D'ailleurs, Mazda estime sa consommation équivalente au turbodiesel. Alors, hormis son couple généreux, pourquoi offrir un diesel ? Pour palier l'absence d'une motorisation hybride ou tout électrique?